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lundi 23 juillet 2012

Les réseaux sociaux numérisés sont ils détournés ?

Voilà une question qui risque d'en étonner plus d'un ou plus d'une. J'ai utilisé un titre gentiment provoquant pour attirer votre attention et ouvrir le débat. En faite répondre à cette question est devenu primordial pour le bon usage des outils sociaux numérisés et leurs synchronisations entre les différents acteurs et leurs intentions. Selon mes observations depuis 2005, les réseaux sociaux numérisés ne sont pas que de simples outils de la panoplie des médias sociaux. Ils sont les espaces les plus importants dans une stratégie relationnelle personnalisée que ne devrait jamais oublier de construire une entreprise ou une collectivité, petite ou grande. Les réseaux sociaux numérisés sont les plus importants car ils ont été développé pour ceux qui sont les importants pour vous : les humains, leurs relations, leurs attitudes et leurs comportements. Les autres outils des médias sociaux sont souvent orientés informations, Marques et environnement entreprises et collectivités. Les réseaux sociaux numérisés permettent d'écouter, de découvrir, de parler et d'ouvrir le dialogue avec les humains aux 4 coins du monde comme avec ceux à coté de chez vous. Et cette possibilité de construction de liens relationnels n'a jamais été possible avec autant de puissance dans aucun siècle auparavant. Il serait donc dommage d'en limiter le champ des possibles à seulement un copier/coller d'usages métiers issus du passé même revisités par quelques idées de modernisme numérisé. 

Chaque métier aimerait bien que les réseaux sociaux soit une extension ou une évolution de son métier. Cela devient un enjeu de pouvoir et de conservation de l'emploi. Une lutte de pouvoir entraînant ses acteurs à l'opposé des fondamentaux des réseaux sociaux. Par exemple chacun dans les secteurs de la communication, de la presse, de l'informatique, du commerce, du marketing, ou encore des ressources humaines....se pense plus légitime que les autres dans la compréhension d'un nouveau phénomène dont personne n'a de référence ni dans sa formation, ni dans son expérience. Chacun bataille et influence pour entretenir son ascendant sur un savoir-faire dont le passé ne nous renseigne peu et nous oblige à apprendre en avançant tout en testant et en corrigeant notre compréhension naissante. Certains professionnel croit même voir dans les réseaux sociaux numérisés le nouvel eldorado qui leurs permettra de réduire les coûts ou les délais pour exercer son métier. D'un autre coté beaucoup de dirigeants d'entreprises voient dans les réseaux sociaux numérisés une source de déstabilisation des organisations et de la productivité. Ces réactions d'excitations ou d'inquiétudes sont bien naturelles lorsque se présente une période sans comparaison d'innovation relationnelle. Mais avons nous le choix ? Avons nous le pouvoir d'empêcher que l'évolution continue ?


L'histoire nous montre que chaque fois qu'une époque d'application d'une invention fondamentale commence nous retrouvons les mêmes comportements sociétaux. Michel SERRES appelle, celle que nous vivons actuellement :  la 3 ième révolution humanitaire. C'est pour dire que ces effets sont bien plus profonds et changeants que notre simple perception individuelle. Mais selon mon expérience depuis 1997 des espaces numérisés et depuis 2005 tout particulièrement axée sur les espaces des réseaux sociaux, j'ai constaté que ceux ci avaient leurs propres spécificités d'évolution. Et que cela menait à limiter leurs efficacités, en les considérant seulement comme une évolution d'un ancien métier ou d'une organisation sociétale du siècle dernier. Nous avons plus à gagner à travailler en mode Co-réalisation qu'en posture d'opposition. Les réseaux sociaux numérisés nous changent de paradigme et inversent le sens du pouvoir de la relation qui auparavant était verticale et descendant pour devenir aujourd'hui horizontale et ascendant. Le pouvoir grâce aux outils numériques passe progressivement du coté de l'humain connecté citoyen consommateur numérisé.

Les changements induits par les réseaux sociaux numérisés souvent insuffisamment mesurés par les uns qui parfois en espèrent de trop ou par les autres qui s'empressent de construire de forteresses, sont comme l'iceberg, nous n'en voyons que la partie non immergée. La partie la plus importante de la compréhension ne s'est pas encore révélée pour certaines personnes dans le monde. Bien sûr je ne parle pas du continent américain qui produit déjà 25 % de son PIB avec l'économie du numérique (*), ni de certaines villes d'Inde ou de Chine, devenus en moins de 10 ans les championnes mondiales des services numérisés, mais plutôt de nos pays traditionalistes. De nos pays d'Europe dont l'histoire de la gloire a été longtemps un avantage, et qui devient sur le chemin d'un nouveau monde, un inconvénient, nous empêchant de voir l'évolution en cours et de construire ensemble notre nouvel avenir. Encore trop de personne en Europe rigidifient leurs positions fondées sur la certitude que le passé revient toujours et que nous avons juste à le moderniser un peu.

Ce phénomène sociétale de reproduction du passé ne se produira pas dans le 21 ième siécle compte tenu des forces simultanées et convergentes des nouvelles technologies, de l'émergence de la puissance des nouveaux pays, de l'état écologique de la planète..... Chaque fois que j'interviens dans une mission d'accompagnement vers le numérique, lors de conférences, où auprès d'étudiants, je ne manque jamais, avant de commencer, de refaire un point sur les enjeux mondiaux du numérique. Une compréhension objective des enjeux du numérique permet à chacun de prendre ses décisions en connaissance de cause plutôt que de demeurer soit en posture d'utopie, d'attentiste ou pire encore d'anxiété face à un siècle qui nous ouvre un nouveau champ des possibles positifs comme aucun siècle auparavant.

En conclusion, je vous propose qu'ensemble nous rendions aux humains des 4 coins du monde leurs places centrales dans les réseaux sociaux numérisés avant que se soient eux qui la prenne en oubliant les liens avec tous les autres acteurs professionnels ou sociétaux avec lesquels ils cohabitent.

Comme à mon habitude, ce billet ouvre au dialogue aussi dans les réseaux sociaux comme Facebook, Googleplus, Twitter ou encore Viadéo. Si le billet vous plait n'hésitez pas à abuser sans modération :) des tags sociaux et à transmettre le lien à vos amis réseaux.

La conférence en vidéo de Michel SERRES (accès gratuit et en Français)
(*) La France 3,8% du PIB

10 commentaires:

  1. Bonjour Eric, j'ai adoré lire ton article. J'estime qu'il pose la question fondamentale de savoir changer de regard, d'appréhender le nouvel univers qui nous entoure différemment. Pour cela, il faut savoir lâcher prise et se mettre en danger, avoir la volonté d'aller vers l'inconnu. L'inconnu peut faire peur mais il est aussi exaltant et ouvre un nouveau champ de possibles comme tu l'écris si bien ! Merci.

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  2. Eric, je ne sais pas si je vais bien répondre à ta question, mais comme tu le sais en ce moment j'organise un match sur les réseaux sociaux. Il y a deux équipes et je t'invite à lire les présentations de chaque 'joueur' (parution à 15h mardi sur le blog http://www.assurance-de-pret-online.com/blog ). Tu verras que l'humain est au coeur des préoccupations et des intentions de beaucoup d'entre nous.
    Et ça on peut le découvrir grâce aux blogs et aux réseaux sociaux. On se sent donc moins seul. C'est nous les humains qui sommes en train de "détourner" les réseaux sociaux et ça, c'est une #BNFS !
    Aristote pour Denis Gentile

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  3. Bonjour Eric, merci pour cet article très intéressant.
    En tant que dirigeant d'entreprise je dirai que je découvre le monde des réseaux sociaux et comme tu le dit si bien il est évident que je n'en ai pas encore compris tout le fonctionnement ni l'ampleur.
    Mais deux choses fondamentales me freine.
    1. A part quelques uns comme toi dont c'est le métier je ne me considère pas dans la génération internet, nos enfants sont nés avec et en maîtrise bien plus les fonctionnalités et l'intérêt.
    2. Si je passe trop de temps à utiliser les réseaux sociaux, je n'ai plus le temps de travailler !
    Donc oui j'utilise les réseaux sociaux pour mon travail, oui je ne maîtrise pas l'ampleur internationale, oui je suis encore dans mon petit cocon au lieu de m'ouvrir !

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    1. Bonjour,
      Je rebondis sur votre post, bien compréhensible. Vous avez raison lorsqu'on prend votre raisonnement à l'unité. Inséré dans son collectif, vous avez encore raison. Car les mentalités fonctionnent comme vous le dites . Je cite : "je ne me considère pas dans la génération internet, nos enfants sont nés avec".

      Alors quelles Solutions avons-nous ?
      1) Tant qu'on considerera que les reseaux sociaux représentent une perte de temps, alors, nous serons loosers.
      Voir mon article sur le sujet : la FRANCE dérape, dérape, dérape.
      http://www.scoop.it/t/business-analyst/p/2179522227/france-23eme-rang-mondial-pour-l-usage-des-tic-comment-bing
      >> CECI REPRESENTE UNE SOLUTION !
      Questions à se poser comparativement avec les jeunes des autres pays : Quel patrimoine allez-vous laisser à vos enfants ? vous êtes vous posés la question individuellement ? puis collectivement ?

      2) Savez-vous qu'on peut faire du relationnel très efficace par tous les réseaux sociaux, quels que soient leurs typologies ?
      Le RS : Ce n'est qu'un outil.
      Me concernant en terme de rendement, je classe de ce point de vue : VIADEO en dernier et pourtant je paye et j'y reste. LINKEDIN en premier.

      Je reste dans VIADEO, car je vois à l'étape N+x .
      Mais CHUT... stratégie digitale oblige !!

      Conclusion : ce que fait ERIC est admirable. Mais il n'a pas choisi la partie de route la plus facile. Loin , loin de ça !!

      Lol.

      Bien Cordialement,
      Hervé

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  4. Eric, tu poses les bonnes questions, auquel je n'ai d'ailleurs pas les réponses, si ce n'est plutôt un avis.
    A l'identique de CDP, je suis chef d'entreprise(s) et mon grand age fait que mes enfants sont effectivement plus à l'aise sur un PC que moi. Néanmoins, Anglo-Saxon d'origine, je suis un fervent adepte du 'réseautage', incontournable pour le business. A l'identique, cela fait longtemps que j'ai intégré le fait que pour la survie de mes entreprises, la diversification et surtout l'export, sont les clés de la survie et de la croissance. A ce titre, j'use et j'abuse des réseaux sociaux, qui pour l'une de mes activités (atelier d'art) a multiplié le CA par 2 en 1 an, tout en générant 70% de ce CA à l'export !
    Les réseaux sociaux sont donc ce que nous en faisons, tout simplement. A chacun d'y apporter une touche d'humanité et d'éthique, tel que nous le faisons tous dans nos business respectifs...n'est-ce pas ?

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  5. Merci Cécile Cécile pour ce ressenti d'un besoin de nouvelle posture. Merci à Denis pour nous montrer comment l'humain est en train de détourner les réseaux sociaux. En pour aujourd'hui je terminerai par un merci à Martine de CDP, qui nous a exprimé avec sincérité l'impression de certains face aux nouveaux outils numérique. Mais rassurez vous ce n'est pas si compliqué que vous le pensez. Et les jeunes générations en majorité, à part quelques uns agiles, n'ont pas plus d'expérience en relations humaines numérisées que d'autres. Savoir utiliser Facebook ne rime pas avec un savoir-faire innée des usages des relations humaines numérisées. Par contre il est utile d'accepter pour tous de dire qu'on ne sait rien et de commencer à apprendre ensemble tout en avançant sur le continent du numérique et en corrigeant sans cesse notre trajectoire grâce au dialogue où en décidant d'accélérer notre mutation en choisissant de se faire accompagner pour trouver plus vite la bonne route qui nous convient en éviter l'épuisement possibles par tâtonnement des ressources morales et financières.

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  6. Bonjour Eric, bonjour à tous,

    En effet ton titre ne laisse pas indifférent et fait réagir, de plus il est excellent. Les réseaux numériques; nous pourrions dire que "je suis tombé dans la marmite quand j'étais petit". J'ai donc un regard très flatteur sur les relations numériques, il me paraît aujourd'hui incontournable de ne pas utiliser les réseaux sociaux dans le business, mise a part le fait que ce soit personnellement une passion j'ai obtenu des résultats professionnels plutôt probants dans le passé. Je pense que les organisations et les entreprises doivent s'ouvrir et accepter l'accompagnement sur le chemin des relations numériques, à nous aussi (cm et personnes du métier) à les "éduquer", et à faire passer le message de façon pertinente (même évangéliser) et sensibiliser fortement à ces modes de communication.

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  7. Bonjour Eric,
    Merci pour cet article et merci de m’avoir invité à le commenter.

    Quel est le but, l’objectif des réseaux sociaux. Quel en est l’état actuel ?
    Au niveau professionnel, la première réponse qui vient à l’esprit est de rapprocher une offre d’une demande ou inversement : Offre de service, offre de mission, demande de prestation, demande de renseignements.
    A titre personnel, la réponse la plus fréquente est « échanger des informations »… Quel programme !
    Là se pose l’intérêt de l’information. Quelle information, à qui, pourquoi dans le sens : quelle valeur ajoutée ai-je à apporter à cette information au delà du fait de la rendre plus visible sur tel ou tel réseau social et donc de me rendre moi-même plus visible pour avoir relayé une news dont l’audience sera très importante…
    Les réseaux sociaux sont des espaces immenses, certes. La nature ayant horreur du vide, ils sont comblés d’informations à faible valeur ajoutée ou par des re-publications d’informations déjà largement accessibles.
    Le réseau social est-il plus qu’un outil. Si la réponse à cette question est négative, cela signifie que sa définition générique n’est, ni plus ni moins que celle d’un media. Il convient alors d’en apprendre son utilité pragmatique (son champs d’application) et comment l’utiliser.
    Dans une utilisation professionnelle, nous évaluerons donc la pertinence des réseaux sociaux en fonction du montant de l’investissement, des objectifs associés à ce média et du retour sur investissement attendu à court, moyen et long terme. Il s’agira pour un prestataire de service d’évaluer le coût de sa présence sur les réseaux sociaux et de l’animation de sa communauté en regard de la notoriété gagnée et du nombre de demandes entrantes provenant de ce média.

    Concernant la dimension relationnelle des réseaux sociaux numérisés, objet principal de l’article, il faut alors déterminé si ceux-ci sont plus qu’un outil qui permet de s’émanciper des contraintes spatiales pour échanger des informations en temps réel.

    Les réseaux sociaux numérisés permettent principalement d’ouvrir un nouveau canal de communication one-to-one complémentaire à la communication « publicitaire » du 20ème siècle enterprise-to-consumer.
    En ce sens, l’humain est bien remis au centre de la stratégie de communication des entreprises (trop souvent par une batterie de community managers souvent médiocres recrutés hâtivement parmi les plus « geeks » des relations du service communication) pour répondre au besoin de présence des marques sur ces nouveaux média …
    Dans les domaines scientifiques, il est de rigueur de confronter ses théories, découvertes avec une communauté d’experts avant d’être publié. La publication en elle-même est un signe de reconnaissance très attendu.
    Les réseaux sociaux permettent de s’affranchir de cette démarche. Le volume de publication n’étant plus limité, chacun peut revêtir sa robe d’expert et publié sa théorie, opinion. Malheureusement, les experts véritables ne sont que trop rarement les commentateurs de ces publications ce qui ne permet pas suffisamment de corriger ou d’étayer la réflexion initiale.
    Ce constat établi, il est important de savoir comment pouvons-nous (et surtout toi Eric à travers ton expertise) faire évoluer ces réseaux sociaux afin de renforcer la qualité des informations et cibler la juste information à consulter, à transmettre.
    Je me souviens, il y a quelques années d’un cours auquel j’avais assisté dont la problématique était « Comment optimiser ses recherches sur les moteurs internet (google, yahoo…) » ; il serait intéressant Eric de publier les résultats de tes travaux sur l’optimisation de l’accès et de la publication d’informations sur les réseaux sociaux… Pour beaucoup, dont certains de tes lecteurs semble-t-il, passer du temps sur les réseaux sociaux empiète sur le temps de travail. Ton expérience permettrait de rendre efficient ce temps passé et améliorer, j’en suis sur, la qualité globale des publications que nous pouvons y trouver.

    Bien à vous

    Olivier Guillorit

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  8. Merci Jean-François pour ton témoignage humain de la relation numérisée. Bravo et merci Olivier pour cette analyse poussée de ta participation. Nous avons tous appris autre chose en lisant ton expérience. Répondre à tes questions dans un simple commentaire demanderait trop de place. Mais je peux introduire la notion de Capital humain numérisé comme évolution des tendances de validation de l'information. En deux mots une information reçue de la part d'un de tes amis reconnus ou recommandés et expert dans son domaine, a plus de valeur que celle obtenu par un logiciel ou retrouvée grâce à un moteur filtré maintenant par des algorithmes plus motivé par l'aspect commercial que la recherche de la pertinence de l'information. C'est de l'analyse de cette anticipation des effets de la technique que depuis plusieurs année, j'avance l'intuition et test que l'humain reprend sa place par le relationnel au centre du système décisionnel et que le système d'information devient devient un de ses alliés mais plus un de ses patrons. Les entreprises ont besoin rapidement de prendre conscience de la valeur du capital talents de leurs salariés avant que commence un exode (à déjà commencé) puis un nomadisme des talents connectés tout autour de la planète.

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  9. nous devrions en faire un plateau techtoc.tv

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merci pour ce commentaire. Bonne journée.